Article de TMV
22 avril 2015
Rigoline
Le rire libéré
A peine un pied dans la cour du CSC Grand Nord que des éclats de rire rebondissent contre les murs. On s’inquièterait presque pour les voisins. Au rez- de- chaussée, une trentaine de personnes rigolent en chœur. Bienvenue dans l’atelier de rigologie de Line Romanteau. Ici on rit dans sa barbe, on se tient les côtes, on se gausse. On lâche prise en se déhanchant sur « Reggae Night » et en imitant l’ours Baloo et son « Il en faut peu pour être heureux ». On retrouve l’enfant en soi. « Pendant ces ateliers, on enlève les limites pour retrouver la liberté, explique Line, ancienne infirmière en psychiatrie. Sans jamais se forcer. »
Et sans routine malgré les exercices incontournables. Respirations, ancrage, lâcher prise puis méditation du rire. Un peu comme du sport, en somme ? « La différence, tempère Line, est que nous restons bienveillants envers notre corps et qu’on ne produit pas mes mêmes hormones. » Nicole vient aux ateliers depuis deux ans. « J’avais une tonne de rire à sortir de moi. Après on se sent léger. » Christelle approuve : « C’est plus facile de rire en groupe, il y a une synergie. C’est une bulle qui fait avancer. » Assis en rond les rieurs se passent des sourires, des rires insouciants ou sérieux. Du rire sérieux ?! « Eh oui, ça existe ! Mais ici tout est naturel, ce n’est pas du théâtre. Dans le respect et sans jugement »rappelle Line. La séance se termine par la méditation du rire : allongés au sol, les participants laissent aller leur hilarité. Les larmes de rire laissent progressivement place aux bâillements, puis à la méditation. « La rigologie, c’est faire ce qui fait du bien, on fait un grand ménage joyeux en soi », ajoute Line. Retour à la réalité par un fou rire général, partagé par Line elle-même.
M.B.